Le fest-noz moderne s'inscrit dans la continuité des fêtes qui accompagnaient les différents moments de la vie sociale des familles paysannes bretonnes : noces, travaux agricoles, veillées, etc. Au cours du 20°siècle, ces occasions d'expressions culturelles et collectives se trouvent menacées par le passage rapide d'une société rurale traditionnelle à une société industrielle plus urbanisée. En réaction, un mouvement culturel breton militant relance, dans les années 1950, l'adaptation de cette pratique sous une forme renouvelée en s'inspirant du concept moderne de bal alors en plein développement. Le terme breton « fest-noz » (signifiant « fête de nuit ») a été repris pour désigner des soirées festives, non plus privées mais publiques, organisées le plus souvent par des associations.
Aujourd'hui, de nombreux fest-noz sont organisés chaque année en Bretagne ou dans d'autres régions françaises, forte d’une une communauté d’origine bretonne importante. Leur fréquentation peut varier d'une centaine à plusieurs milliers de personnes . Ces rassemblements festifs reposent essentiellement sur la pratique collective des danses traditionnelles de Bretagne, soutenues par des chants ou des musiques instrumentales. La transmission des répertoires de musique et du « chant à danser » s’effectue pour l’essentiel au sein d'écoles de musique associatives ou institutionnelles. Cependant, le véritable savoir-faire pour animer la danse se transmet dans le cadre de la pratique vivante qu'offre le fest-noz. Quant à la danse, si beaucoup apprennent désormais dans le cadre de cours associatifs, une transmission informelle et plus spontanée, par observation et imitation, continue de se faire directement durant le fest-noz.
Au-delà de sa fonction de divertissement, le fest-noz occupe une fonction sociale majeure : il se caractérise par une grande convivialité entre chanteurs, musiciens et danseurs mais aussi par une importante mixité sociale et intergénérationnelle. Si beaucoup participent au fest-noz pour danser ou pour écouter la musique et le chant, d'autres viennent pour s'immerger dans cette ambiance particulière et rencontrer d'autres personnes.
Le maintien du fest-noz en tant que pratique vivante a joué un rôle essentiel pour la sauvegarde et la transmission d'un important corpus de répertoires (danses, chants et airs instrumentaux), de pratiques et de savoir-faire traditionnels (pratiques vocales et instrumentales spécifiques). Son succès a favorisé le développement de nouvelles formes de création : l'émergence de musiciens professionnels et amateurs, le développement de structures d'enseignement institutionnelles ou associatives, la réussite de nombreux festivals, le tout ayant une incidence sur les métiers de la scène.
Aujourd'hui, si le fest-noz est un élément fort de la culture bretonne contemporaine qui contribue fortement au sentiment d'identité et de rassemblement de la diaspora bretonne, il est également au centre d'un intense bouillonnement d'expériences musicales et génère une véritable économie culturelle.
Sulyvan Le Mignot, jeune talabarder (joueur de bombarde) mouille l'anche de sa bombarde avant de la fixer sur l'instrument.
La bombarde est un instrument de musique à vent à anche double de la famille des hautbois, variante populaire et emblématique de la musique bretonne. Le mot "bombarde provient du latin bombus, signifiant « bourdonnement » ou « bruit sourd ». En breton l'instrument s'appelle ar vombard (mutation de bombarde) ou an talabard. Un joueur de bombarde se nomme un talabarder. Elle est traditionnellement associée au biniou pour former ce qu'on appelle un couple de sonneurs.
Kergrist-Moëlou, Côtes d'Armor // 19 octobre 2013
Préparation du repas pour les chanteurs, les musiciens (sonneurs) et les indispensables bénévoles.
Kergrist-Moëlou, Côtes d'Armor // 19 octobre 2013
Un sonneur ne monte pas sur scène sans vérifier que l'instrument fonctionne bien
Kergrist-Moëlou, Côtes d'Armor // 19 octobre 2013
Un fest-noz comporte généralement une buvette, cœur de la sociabilité entre les participants, qui s’y retrouve pour « boire un verre ». Ici, la préparation de la tireuse à bière
Kergrist-Moëlou, Côtes d'Armor // 19 octobre 2013
Radio Kreiz Breiz est une radio associative bilingue, créée en 1983 en Centre Bretagne, qui diffuse des émissions principalement en langue bretonne. Ce fest-noz, organisé par Radio Kreiz Breizh pour ses 30 ans, propose des duos de chanteurs et/ou de musiciens qui doivent avoir 30 ans d'écart minimum!
Kergrist-Moëlou, Côtes d'Armor // 19 octobre 2013
Kergrist-Moëlou, Côtes d'Armor // 19 octobre 2013
Deux talabarders; Dominique Jouve et Sulyvan Le Mignot s'accordent avant de monter sur scène. 30 ans d'écart minimum entre les sonneurs ici le défi bien est respecté.
Kergrist-Moëlou, Côtes d'Armor // 19 octobre 2013
Le kan ha diskan est une passion qui se transmet bien dans le centre-Bretagne
Kergrist-Moëlou, Côtes d'Armor // 19 octobre 2013
Yann et Kemo Simon, tad ha mab (Père et fils).
Petit stress de Kemo !
Kergrist-Moëlou, Côtes d'Armor // 19 octobre 2013
Kergrist-Moëlou, Côtes d'Armor // 19 octobre 2013
Qu'il s'agisse de sonner un air de gavotte de plinn ou encore de fisel, il faut respecter la technique suivante : le 1er sonneur entame seul la 1ère phrase d'un air puis il est rejoint par le 2ème sonneur qui double la fin de cette même phrase afin d'amplifier le volume puis la répète seule jusqu'au moment ou à son tour il est rejoint par le 1er sonneur qui double la fin de la phrase de son compère afin d'obtenir le même effet.
Kergrist-Moëlou, Côtes d'Armor // 19 octobre 2013
Aux premières notes de musique, que l'on nomme l'appel, la chaine de danseurs se forme dans un mouvement de marche lente, en suivant l'alternance garçon-fille puis les sonneurs accélèrent la cadence pour atteindre rapidement le rythme de la danse.
Kergrist-Moëlou, Côtes d'Armor // 19 octobre 2013
Véritables stars du fest-noz, les frères Morvan chantent depuis des décennies un répertoire de chant traditionnel du centre-Bretagne appelé Kan ha diskan : « chant et contre-chant », « chant et re-chant » ou encore « chant et déchant ». Le premier chanteur, ar c'haner, chante une première phrase seul, que le second chanteur, diskaner, double sur les dernières syllabes (technique du tuilage) puis reprend entièrement la phrase seul jusqu'au moment où, à son tour, il est rejoint par le 1er chanteur qui double la fin de la phrase de son compère. Cette technique offre un chant très énergique, au rythme particulièrement soutenu, donc très apprécié des danseurs.
Kergrist-Moëlou, Côtes d'Armor // 19 octobre 2013
Kergrist-Moëlou, Côtes d'Armor // 19 octobre 2013
Marcel Guilloux, né en 1930 à Lanrivain dans les Côtes d'Armor, ancien cultivateur de métier est très populaire et reconnu pour la richesse de son répertoire. Il est l'une des figures emblématiques du kan ha diskan qui trouve son lieu d'expression dans le fest-noz. Marcel Guilloux a contribué à la transmission du chant traditionnel auprès des jeunes chanteurs, lors de nombreux stages ou encore en chantant avec eux.
Kergrist-Moëlou, Côtes d'Armor // 19 octobre 2013
Quel que soit l'âge, homme ou femme, les deux chanteurs se tiennent par les épaules.
Kergrist-Moëlou, Côtes d'Armor // 19 octobre 2013
Cette gavotte retournée très apprécié des danseurs, offre un élément de jeu par un retournement des danseurs, dénommée dañs ar podou fer. À un moment précis de la danse, les chanteurs interpellent les danseurs : "Tournez en arrière !". À cet instant, tous les danseurs se lâchent les mains et font volte-face vers l'extérieur de la ronde, puis tournent à nouveau au couplet suivant, venant se repositionner face au centre du cercle.
Kergrist-Moëlou, Côtes d'Armor // 19 octobre 2013
Kergrist-Moëlou, Côtes d'Armor // 19 octobre 2013
Kergrist-Moëlou, Côtes d'Armor // 19 octobre 2013
Billetterie tenue par trois bénévoles, Morgan Large de Radio Kreiz Breizh, et ses deux enfants Jean Guichen et Koulm Puillandre. Une femme, Hoela Barbedette, reçoit "le coup de tampon" à l'entrée, ce qui lui permet de ressortir sans avoir à prouver qu'elle a déjà payé son billet.
Le prix n'est jamais excessif pour aller danser ! Comptez quelques 5, 6 ou 7 euros, parfois gratuit !
Kergrist-Moëlou, Côtes d'Armor // 19 octobre 2013
Au fest-noz les enfants sont souvent de la partie
Kergrist-Moëlou, Côtes d'Armor // 19 octobre 2013
Les desserts sont fait maison par les bénévoles
Kergrist-Moëlou, Côtes d'Armor // 19 octobre 2013
Les bénévoles viennent avec leurs enfants ou leurs petits enfants
Kergrist-Moëlou, Côtes d'Armor // 19 octobre 2013
En arrière-plan, une petite exposition de photographies en noir et blanc sur l'histoire de Radio Kreiz Breizh (Radio centre Bretagne) organisatrice du fest-noz (fête de nuit)
Kergrist-Moëlou, Côtes d'Armor // 19 octobre 2013
Yann Descognets en pleine conversation
Kergrist-Moëlou, Côtes d'Armor // 19 octobre 2013
Kergrist-Moëlou, Côtes d'Armor // 19 octobre 2013
Kergrist-Moëlou, Côtes d'Armor // 19 octobre 2013
Dans le réfectoire, une boisson chaude entre deux passages sur scène. Les chanteurs et autres sonneurs font de courts passages sur scène en revanche ils reviennent plusieurs fois !
Kergrist-Moëlou, Côtes d'Armor // 19 octobre 2013
Kergrist-Moëlou, Côtes d'Armor // 19 octobre 2013
En arrière-plan deux enfants s'amusent de la conversation des deux jeunes femmes
Kergrist-Moëlou, Côtes d'Armor // 19 octobre 2013
La plupart des danses du Centre-Bretagne se dansent en chaine.
Kergrist-Moëlou, Côtes d'Armor // 19 octobre 2013
Scène classique en fest-noz, les deux chanteurs hésitent sur le choix du morceau ou se remémore l'air afin d'être sûr de partir d'un bon pied
Kergrist-Moëlou, Côtes d'Armor // 19 octobre 2013
Le danseur de fest-noz garde souvent son sérieux ceci-dit le rire est bienvenu aussi
Kergrist-Moëlou, Côtes d'Armor // 19 octobre 2013
Ici en chemise à carreaux, Henri Morvan Ar c'haner (le chanteur) et Alan Ar Rouz an diskaner (le re-chanteur)
Kergrist-Moëlou, Côtes d'Armor // 19 octobre 2013
Kan ha diskan Chant traditionnel à danser du Centre-Bretagne interprété par deux célébrités bretonnes
Kergrist-Moëlou, Côtes d'Armor // 19 octobre 2013
S'isoler n'importe où, derrière une porte, au calme, pour se concentrer quelques minutes sur son instrument
Kergrist-Moëlou, Côtes d'Armor // 19 octobre 2013
Les couples (de chanteurs et de sonneurs) se font et se défont au grès des rencontres des envies et des répertoires. Les 30 ans d'écart entre les diffèrent intervenants sont une belle occasion de changer de compère !
Kergrist-Moëlou, Côtes d'Armor // 19 octobre 2013
Parfois quand les danseurs sont trop nombreux dans la salle, il devient presque difficile de danser…. mais bon on s'arrange toujours en essayant de ne pas marcher sur les pieds du voisin ou du danseur d'en face!
Kergrist-Moëlou, Côtes d'Armor // 19 octobre 2013
Pour chanter le Kan ha diskan il est d'usage de se tenir par les épaules
Kergrist-Moëlou, Côtes d'Armor // 19 octobre 2013
Transmission de père en fils. Pour bien transmettre le startijenn (l'énergie) aux danseurs, le chanteur mouille la chemise
Kergrist-Moëlou, Côtes d'Armor // 19 octobre 2013
A l' origine le plinn était une danse qui servait à tasser la terre de l'air à battre dans la cours de la ferme ou encore le sol de la maison d'habitation.
Kergrist-Moëlou, Côtes d'Armor // 19 octobre 2013
La suite Plinn est une danse très physique, elle se décompose en trois parties ton simple, bal plinn et ton double. Ici le bal plinn permet aux danseurs de se reposer un peu sur un air plus lent. Contrairement aux ton simple et au ton double qui se dansent en chaine, le bal plinn se danse en se suivant deux par deux.
Kergrist-Moëlou, Côtes d'Armor // 19 octobre 2013
Une jeune fille – Sterenn Diridollou et Marcel Guilloux assis face à un poste de radio, se font servir un verre par Sébastien Guilloux sur le poste de TSF…. à la santé de Radio Kreiz Breizh.
Kergrist-Moëlou, Côtes d'Armor // 19 octobre 2013